On doit le film « La Peine » au photographe documentaire bruxellois, Cédric Gerbehaye.
Si le titre français se limite à l’un seulement des deux concepts traités par Michel Foucault dans le livre « Surveiller et punir », en 1975, le film s’attache bien aux deux activités des prisons : celle des hommes, avenue de la Jonction et celle des femmes, rue Berkendael, toutes deux à Forest.
Dans les deux établissements pénitentiaires, le photographe installe son appareil pour rendre compte de la réalité des détenus et de leurs gardiens.
À l’inverse d’un Frédéric Wiseman, le prolifique documentariste américain, notre compatriote réduit son tournage au minimum pour ne retenir que des moments sans distinguer si les sujets sont des détenus provisoires ou des condamnés et sans dire jamais les raisons de leur enfermement.
Au-delà d’un reportage sur une institution en voie de disparition – les deux maisons ont fermé et les détenus ont été transférés à Haren, extra muros par rapport à Bruxelles –, le film ouvre à une réflexion sur la nature de la peine, vécue essentiellement comme une privation de liberté dans des cellules individuelles au traitement « rugueux », c’est-à-dire notamment sans eau, ce qui oblige les résidents à faire leur vaisselle en même temps qu’ils prennent leur douche.
Une privation de liberté qui, dans tous les cas, est une condamnation à la solitude.
Le film sera projeté ce jeudi 16 mai 2024 à 19 h au cinéma Palace à Bruxelles avec rencontre en présence du réalisateur.